Le militantisme comme miroir de soi, ou comment libérer la pleine puissance de l’action sociétale.
(c) Denny Müller
Quel sont les six points communs entre le couple et la clope ? (Réponse) Cinq lettres. Et une possible dépendance. J’ai envie de m’attarder un peu sur le sixième. La dépendance.
Un couple dépendant peut être largement aussi toxique que la clope. Ce sera un peu moins visible. Ca sentira moins fort. Mais dans les deux cas, la dépendance nourrit la toxicité.
Plus c’est dépendant, plus c’est toxique.
Jusqu’au jour où respirer devient compliqué. Alors qu’est-ce qu’on fait ?
Souvent, on se force à arrêter. Ou à défaut, on se flagelle de ne pas y arriver. Poussé(e) par l’entourage qui nous rappelle que “c’est pas bon pour toi”.
Le problème de cette posture à mon sens, c’est la lutte.
On sait tous ce que ça engendre, au fond, la lutte contre la dépendance. Ca crée de l’obsession ou de la compensation. Ca alimente le mal être au lieu de l’apaiser.
Moi ce que j’aime bien encourager, c’est plutôt l’acceptation de la dépendance.
Certainement pas s’y résigner, mais plutôt en prendre la responsabilité. Sans la juger.
Voir que ce n’est pas la clope qui génère la dépendance. Ce n’est pas le partenaire de vie non plus. La dépendance, c’est à l’intérieur que ça se passe. La toxicité dans les poumons, comme dans la relation, révèle juste l’ampleur du manque à combler.
Un peu comme un thermomètre en plein hiver.
Quand la jauge indique qu’il fait froid, on ne remplace pas le thermomètre. On ne l‘écrabouille pas au sol. On n’essaie pas de le réparer non plus. D’abord on accepte qu’on se les pèle, puis on met le chauffage.
Alors quand il fait tout le temps froid en soi, comment on allume le chauffage ? Mieux encore, peut-être : comment on laisse briller son soleil intérieur ?
La réponse est très personnelle. Elle peut demander un peu de chemin.
Quand elle se trouve, je crois que le rapport à la clope et au couple change naturellement. Des décisions peuvent se prendre si besoin, mais sans effort. Sans lutte. Sans culpabilité non plus. On a les moyens de garder une température agréable quelle que soit la saison. Et on laisse à l’autre le soin de préserver la sienne.
Car si la clope et le couple ont six points communs, ils ont aussi une différence majeure. Dans le couple on est (au moins) deux. L’autre a aussi ses saisons, sa jauge, son soleil intérieur. Ca demande des ajustements, mais ça veut aussi dire que les soleils peuvent briller ensemble. Sans se faire d’ombre.
C’est beau, deux soleils qui brillent ensemble.
Non ?
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