Une analyse psychologique de la série The Flight Attendant (saison 1) et du chemin de guérison intérieure de son personnage principal.
(c) Joshua Sortino
J’ai beaucoup observé la peur d’être seul(e) ces derniers mois. Autour de moi. En moi aussi. Ces séparations longtemps envisagées, beaucoup repoussées, vécues comme un drame lorsqu’elles arrivent enfin. « Je l’aimais tellement ». Puis on écume le répertoire pour éviter la déprime. On se découvre une passion pour le cerf volant ou l’aspirateur. On joue des matches sur Tinder. On baisse ses standards sans même s’en rendre compte. L’horloge biologique pour certain(e)s. La dépendance affective. La solitude surtout.
Comment déjouer cette putain de solitude ?
Tellement de gens me posent cette question.
Pour moi, le problème n’est pas dans le « putain ». Il est dans le « déjouer ». On peut être en colère contre la peur. On ne peut pas l’effacer. Pourtant on essaie. Parfois on y croit. Certain(e)s blindent leur agenda jusqu’à la prochaine relation. Celle qui sera mieux que toutes les précédentes. D’autres se figent, paniquent, dépriment au point de n’être plus capable de rien.
Puis il y a le combat. Il est plus insidieux celui-là. Les gens qui me disent que rester seul ça s’apprend. Faut juste se forcer puis ça vient.
Oui, être seul(e) ça s’apprend. Mais ça ne s’apprend pas en se blindant. RIEN ne s’apprend en se blindant. Ça marche bien pour se voiler la face par contre. Devenir aigri. Tromper sa dépendance derrière des airs de fort(e), d’ermite ou d’insensible. Jusqu’à ce que la carapace se fêle à grands coups de questions existentielles.
Moi je veux pas déjouer la solitude. Je veux la jouer au contraire. Et la peur qui va avec. La jouer quand la vie appuie sur play, parce que la vie sait ce qui est juste pour moi. Cet épisode a besoin d’être vu. Le plexus qui se crispe. La poitrine qui s’écrase. La gorge qui se serre. Pour moi c’est ça en tout cas. Puis ça bouge. Ça change.
C’est comme ce voisin qui tape à la porte pour un truc pas hyper réjouissant. Signaler un dégât des eaux.
Si je monte la TV, il va taper plus fort jusqu’à s’acharner. Si je me cache sous le lit ou si je sors par la fenêtre, il reviendra. Il laissera des mots. Il me menacera. Plus je l’évite, plus ça va devenir houleux. Mais ça ne le fera pas partir.
Jusqu’à ce que je lui ouvre la porte. Que j’aie le courage de le regarder en face et d’engager le dialogue. C’est pas forcément drôle. Faut faire de la paperasse. Peut-être gérer toute la violence accumulée. Peut-être pas. En tout cas c’est le seul chemin pour que la situation s’apaise et se transforme.
Donc oui, la solitude ça s’apprend. Mais ça s’apprend en ouvrant la porte. Pas en montant la TV. Je joue à la peur d’être seul avec mon corps. Ou à la tristesse. Ou à la colère. Avec tout ce petit monde c’est pareil au final.
Parce que derrière cette peur qui fait tant peur, il y a un chemin qui s’ouvre. De la vieille paperasse qui se signe. Des problèmes de voisinage qui se règlent. L’appart qui devient plus sain au fil du temps.
Jusqu’à ce qu’enfin, si l’envie est là, je puisse choisir d’y accueillir quelqu’un.
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