La nature du feedback varie d’un coach à l’autre, d’une situation à l’autre, d’un instant à l’autre. Une métaphore. Un souvenir. Un signal corporel. Une observation. Une anecdote. C’est un outil vivant qui n’émerge que dans le présent. On ne peut pas le prévoir. Pas le « penser ». On ne peut qu’en prendre conscience quand il se manifeste, et choisir de le partager ou non.

C’est dans cette capacité à formuler avec justesse et finesse ce qui émerge, sans intention de convaincre, que le feedback trouve toute sa puissance. Lorsqu’il résonne chez le client, lorsqu’il lui donne envie de faire sa part du chemin, il peut contribuer à transformer radicalement ses perceptions, voire même débloquer complètement certaines situations.

Chez moi, ça se passe beaucoup dans le corps.

Si je suis suffisamment présent à moi-même pendant un échange, je capte des signaux corporels que je peux avoir l’élan de partager. Parfois ça n’a aucun impact. Parfois c’est LA phrase dont le client se souviendra. Comme ce fourmillement persistant dans mon bras droit pendant que j’écoutais une coachée me parler de son souci d’alignement avec les valeurs de son entreprise. Quand je lui en ai fait part, ça lui a tout de suite évoqué « l’énergie du masculin ». Celle qui « tranche et qui avance ». Alors qu’elle était à priori plutôt dans une recherche de compromis avec son équipe, ce feedback lui a permis de considérer sérieusement un départ.

Bien sûr, on ne peut jamais être sûr de l’impact d’un feedback (on n’est jamais sûr de rien en général dans la relation d’aide). On peut au moins s’assurer de ne pas mettre la personne en danger. D’une part en s’assurant qu’elle est prête à recevoir un retour. D’autre part en réclamant la pleine subjectivité de ce retour, pour mieux laisser à la personne l’espace de se l’approprier ou non.