Le militantisme comme miroir de soi, ou comment libérer la pleine puissance de l’action sociétale.
(c) Jules D.
“Quitte-le”.
“Elle est pas bien pour toi”.
“Tu devrais pas accepter ça.”
“C’est un pervers narcissique !”.
C’est facile de donner son avis quand on voit ses proches galérer dans leurs relations amoureuses. Dans 100% des cas, ça parle davantage de soi que du proche en question. C’est important de le reconnaître. Ca ne veut pas forcément dire que c’est faux. Juste que chacun est sur son chemin.
Peut-être que la relation est toxique. Mais aucune relation n’existe par hasard. L’équilibre qui s’y installe est toujours parfait, même si ça semble absurde. Même si les mécanismes à l’oeuvre sont bien dissimulés.
Sortir d’une relation parce que les gens m’ont dit et re-dit à quel point elle était toxique, ce n’est pas un bon pari. Ce qui est vraiment oeuvrant, à mon sens, c’est d’oser contacter les parts de moi qui me font rester. Et de les regarder en face.
Si l’autre me dénigre, quelle est la part de moi qui en redemande ? Si l’autre me manipule, quelle est la part de moi qui choisit d’y croire ? Si l’autre me donne des ordres, quelle est la part de moi qui se laisse enrôler ?
L’autre n’a de pouvoir sur nous que celui qu’on lui laisse, comme on dit.
Sortir d’un lien toxique “par principe”, parce que le mental s’est convaincu, c’est poser des limites factices. C’est choisir semi-consciemment d’ignorer et de piétiner ce qui me donne tellement envie de rester, et qui reste pour autant intact. Dans l’ombre. Mais bien actif.
Comme avec la clope, je l’ai déjà dit.
Sortir d’un lien toxique “par principe”, c’est donc garantir à coup sûr la répétition.
Oui on peut cheminer entre les relations. Prendre du recul. Renforcer sa conscience de soi. Suivre des cours théoriques sur les pervers narcissiques et l’expression des limites. Mais je crois que c‘est au coeur même de l’expérience qui nous met en difficulté que se trouve la véritable libération.
C’est n’est que ça au final, la répétition. Notre intelligence supérieure qui recrée l’obstacle pour nous donner l’opportunité de le dépasser. En regardant mieux. En osant ressentir ce qu’on a bloqué. En posant d’autres actes.
Oui le PN ça existe. C’est un trouble de la personnalité. Mais c’est aussi un fond de commerce. Et un exutoire bien pratique pour ceux et celles qui cherchent les réponses ailleurs qu’en eux-mêmes.
Parfois ça aide à se redresser que de voir le problème chez l’autre. Ca fait partie du mouvement. Mais une fois debout, les pieds bien ancrés dans le sol, c’est le courage de contacter le manque en soi, et de faire le chemin intérieur pour le combler, qui permettent de poser un pas solide et confiant.
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