mars 4, 2023- par Bertrand
Une analyse psychologique de la série The Flight Attendant (saison 1) et du chemin de guérison intérieure de son personnage principal.
Bertrand Michotte
(c) Jill Heyer
L’énergéticien m’a dit ça à la fin du soin. “Faites-vous confiance”. Ca peut vouloir dire tellement de choses. Parfois ça sonne comme le conseil le plus bateau et vide qui soit. Ici c’était incroyablement juste, et toute ma conception de cette phrase en a été bousculée.
Je chemine intérieurement depuis longtemps. Près de 10 ans. J’accompagne des gens aussi. Et plus je chemine, plus j’accompagne, plus je vois de choses.
Je vois notamment les schémas hérités de nos enfances qui, “s’ils ne sont pas portés à la conscience, se transforment en destin” (pour emprunter les mots de C.G. Jung). Ces stratégies que nous érigeons pour protéger nos parts blessées et qui, à force de répétition, finissent par régir nos vies.
Bien sûr, je connais de mieux en mieux les miennes. Je les ai décortiquées et je les décortique encore. A tel point que maintenant, je les vois venir.
Quand je me sens attiré par quelqu’un, par exemple, il m’arrive de rire (jaune) en voyant presque instantanément ce que ça vient toucher chez moi, quel schéma ça réveille, et où ça me mène (très probablement dans le mur).
Alors parfois, je suis tenté de déjouer la répétition. De la contrôler. Si je peux anticiper la souffrance, après tout, pourquoi me diriger droit dedans ?
C’est une question piège. Et je me suis encore laissé piéger.
C’est presque le contraire en fait. Chercher à contourner un schéma va focaliser l’attention sur lui et, paradoxalement, le fera advenir.
Par peur de vivre une répétition douloureuse, je suis celui qui projette sur le présent des choses anciennes et qui — bien malgré moi, mais avec une efficacité redoutable — finit par les provoquer à nouveau.
Si la volonté d’éviter par exemple, d’être “encore trahi par mon partenaire business”, part du même conditionnement dont est issu le schéma de trahison, comment espérer un résultat différent ?
Ce que je peux changer en revanche, c’est le regard que je pose sur les situations familières. C’est la grande leçon que je garderai de ce soin énergétique.
“Deux situations ne sont jamais identiques, même si elles se ressemblent en apparence. Parce que vous êtes riche de l’expérience précédente. Faites-vous confiance.” (l’énergéticien)
Cette phrase me rappelle que ces schémas, c’est aussi moi. Et ils sont là pour une raison. S’ils se présentent à nouveau, c’est que j’ai encore quelque chose à en apprendre. Pour ça, je dois les laisser se déplier avec confiance. Confiance dans l’intelligence qui les convoque au bénéfice de ma propre libération. Confiance dans la richesse de mes expériences passées, qui me font aborder le présent d’une façon nouvelle : un nouveau regard, de nouveaux actes.
Alors quand j’ai la sensation de revivre la “mauvaise situation”, d’être attiré par la “mauvaise personne”, en amour, dans le boulot et ailleurs, je souhaite me rappeler que c’est en fait tout l’inverse. Cette situation est juste. Cette personne est la bonne. J’ai simplement quelque chose de neuf et de précieux à vivre à son contact.
A quoi bon me contourner moi-même ? A quoi bon me convaincre que certaines de mes émotions ne devraient pas être là ? A quoi bon construire de nouvelles stratégies pour étouffer les anciennes ?
Au-delà d’être très coûteux en énergie, ça ne m’aidera pas à éviter ce qui me fait peur. Au contraire, ça ne fera que m’y ramener, par des détours que je ne pourrai jamais anticiper.
Car le conditionnement trouve toujours son chemin.
Le chemin de la libération, lui, implique de regarder en face les expériences qui se présentent à moi—d’autant plus si elles sont familières — en me souvenant que j’en suis l’auteur. Et que je peux me faire confiance.
“Je n’ai pas besoin d’avoir confiance en moi, parce qu’il est impossible que la moindre part de moi me veuille du mal”. (Franck Lopvet)
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